Nécronomica
Ce soir là, je le rejoins après le travail.
A chaque fois que je franchis le seuil de son appartement, c'est pour moi une parenthèse qui s'ouvre. Quelques heures suspendues. S'il ne restait ces marques persistantes, cela pourrait n'être qu'un rêve.
Des séquences se bousculent dans ma tête.
Je suis nue, à l'exception de mes bas. Une nudité qui s'impose, comme une évidence.
Là, il me fait descendre du canapé pour que je sois à ses pieds. Le ton est sans appel.
Ici, un prétexte, et les sangles du harnais qu'il ressert.
Là, un montage terriblement efficace. Mes poignets attachés. La morsure des pinces sur mes tétons. Et, une baguette en bois, qui rend les mouvements de mes mains particulièrement douloureux pour mes seins.
Ici, une chaise, les bras immobilisés derrière le dossier, les cuisses très écartées et les chevilles liées ensembles sous l'assise.
Impuissante.
Offerte.
A ses caresses. A son regard. A ses tourments.
Et ces mots, qu'il murmure à mon oreille. Comme pour rendre la réalité plus palpable.
Plus tard, le baillon.
De toute façon, à ce stade, les gémissements restent mon seul mode de communication.
En ces instants, j'ai rêvé de privation sensorielle. Perte de la vue. Perte de l'ouïe. Se laisser glisser dans une autre dimension. Echapper à l'environnement. Ne plus pouvoir anticiper.
Frissonner lorsque son souffle effleure ma nuque.
Laisser échapper un cri lorsque ses doigts pincent ma peau.
Sursauter lorsque la baguette se pose sur ma cuisse.
Dim 1 nov 2009
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